vendredi 25 mai 2007

HABAD A NEUILLY PARACHAT NASSO

PERCEPTIONS ET MOTIVATION
Votre vieille tante septuagénaire collectionne les sacs en plastique, les bocaux de conserves et le papier cadeau. Elle les réutilise, ainsi que les sels de silicone que l'on trouve dans les emballages pour déshumidifier et les tubes de médicaments. Elle n'allume jamais plus d'une lumière à la fois et grommelle fréquemment quelque chose comme "Pourquoi enrichir l'EDF !"
Elle énerve tout le monde. Les meilleurs d'entre vous l'appellent "économe", d'autres l'appellent "Picsou" et certains prétendent qu'elle a gardé la mentalité des temps où l'on s'arrachait les tickets de rations alimentaires, il y a un demi-siècle.
Votre voisine d'à-côté a passé une année de fac aux États-Unis. Elle a été choquée de la civilisation du "toutjetable", de l'ampleur du volume des déchets ménagers et du mépris des industriels pour l'environnement. Les rues dévastées et jonchées de détritus de certains quartiers pauvres l'ont profondément marquée.
Maintenant qu'elle est revenue en ville, elle a gardé sa mentalité écolo. Elle se déplace presque exclusivement en transports en commun, elle garde le courrier publicitaire pour servir de brouillon et lorsqu'elle fait la vaisselle (car bien sûr elle n'utilise pas de jetable), elle nettoie d'abord les assiettes et ouvre seulement après le robinet pour ne pas gaspiller d'eau. Elle réutilise les sacs en plastique, les bocaux de conserves et le papier cadeau, ainsi que les sels de silicone que l'on trouve dans les emballages pour déshumidifier et les tubes de médicaments.
Vous vous émerveillez du dévouement de votre voisine pour cette cause si noble qu'est la sauvegarde de l'environnement et prenez la résolution de l'imiter dans certains de ses comportements écologiques.
Y a-t-il une réelle différence entre les gestes de votre vieille tante et ceux de votre voisine ?
Pas vraiment. Ce qui les différencie n'est pas ce qu'elles font, mais plutôt pourquoi elles le font. Ou peut-être la différence est dans votre manière de percevoir et de réagir à leurs motivations ?!
Un scénario analogue peut être utilisé pour illustrer les différents comportements quant à l'observation des Mitsvot (ou nos attitudes envers ceux qui les observent).
Une personne pourra considérer la Torah et les Mitsvot comme des pratiques restrictives. "Comment pouvez-vous vous limiter en ne faisant que a, b ou c (ou à ne faisant pas x, y ou z) ?" demande-t-elle. "Prenez le Chabbat, par exemple," poursuit-elle, "vous ne pouvez pas regarder la télé, vous ne pouvez pas parler au téléphone, vous ne pouvez pas surfer sur le Net."
Mais une autre personne percevra le Chabbat différemment. "Quoi ?
Prohibitif ?" répond-il. "Mais le Chabbat j'ai la permission de faire des tas de choses ! Je peux me détendre pour de vrai et apprécier un repas qui ne sera pas interrompu par la sonnerie du téléphone. J'ai la permission de livre un livre sans me soucier si mes actions ont monté ou ont baissé.
Mes doigts ne sont pas à l'ouvrage sur mon clavier d'ordinateur un jour dans la semaine. Quel plaisir !"
Un Midrache décrit la complainte qu'un oiseau adressa à D-ieu. Pourquoi avait-il été créé avec ces deux ailes, si lourdes et encombrantes ?
Comment pouvait-il se déplacer alors qu'il claudiquait sur ses deux pattes minuscules en traînant derrières lui ses appendices plumés ! D-ieu expliqua alors à l'oiseau comment il pouvait utiliser ses ailes pour s'élever dans les cieux et planer dans les hauteurs pour atteindre des contrées lointaines.
La pratique des Mitsvot et l'étude de la Torah sont comme des ailes. Avec l'attitude adéquate, nous pouvons faire en sorte qu'elles nous mènent à des hauteurs et des distances inimaginables.

LA PARACH AVEC LE RABBI MH"M
A la fin de Parachat Nasso, la Torah nous raconte en détail comment les princes d’Israël - les chefs des douze tribus - participèrent aux festivités de l’inauguration du Michkan – le Tabernacle.
Ils offrirent tous le même cadeau : un plateau en argent, un bol en argent, une cuillère en or, de l’encens etc,.
Ils offrirent tout cela, chacun son tour, pendant les douze jours de l’inauguration du Tabernacle. Chaque jour était consacré à une tribu. Après nous avoir décrit le protocole de cette célébration - le premier jour pour la tribu de Yéhouda, le second pour celle de Yissa’har, le
troisième réservé à Zévouloun, le quatrième pour Réouven etc, et détaillant l’offrande de chacun d’eux - la Torah résume et recense le total de leurs cadeaux :
“ Voici l’offrande qui fut offerte par les princes d’Israël, lors de l’inauguration du Michkan : douze plateaux en argent, douze bols en argent, douze cuillères en or … ” (Nombres 7 – 84)
Le Midrash interprète ce verset de cette façon : “ En répétant de nouveau le contenu des offrandes des chefs d’Israël et en les concentrant dans un seul ensemble, la Torah montre qu’elle considère que les douze princes avaient tous offert leurs présents le même jour, le premier jour. ” La forme de l’acte respectif des chefs de tribu avait la valeur d’un acte collectif accompli par tous, le
premier jour.
Le mot “ Korban - offrande ” est de la même racine que le mot “ Kirouv ” qui signifie “ approche ”. Car le but de l’offrande - comme d’ailleurs tout autre entreprise spirituelle - est de créer la proximité entre celui qui offre et D-ieu.
Il existe “ douze chemins ” - représentés par les douze tribus - pour s’approcher de D-ieu. C’est pourquoi l’inauguration du Tabernacle devait se dérouler pendant douze jours. Chacune de ces journées était dédiée à un autre chef de tribu. Il devait, ce jour là, représenter sa tribu et exprimer à travers son offrande la manière particulière par laquelle sa famille s’approchait de D-ieu.
Ainsi, même si en apparence les objets offerts par chaque tribu étaient identiques, néanmoins l’intention profonde investie dans le geste, l’âme de l’action, était à chaque fois différente.
Malgré l’originalité du cadeau de chacun des princes, l’action de ces hommes fut aussi considérée comme un geste collectif, comme une entreprise commune à tout Israël. C’est dans cet esprit que la Torah affirme qu’ils “ avaient tous offert leurs présents le même jour, le premier jour. ”
Nous découvrons donc deux dimensions dans ces offrandes : la première souligne l’originalité de chaque personne, alors que la seconde atteste de l’égalité qui se concrétise par ces cadeaux composés des mêmes éléments.
Ces deux dimensions existent aussi à l’échelle du peuple Juif.
Chaque individu de notre peuple est unique et particulier, mais tous les Juifs sont égaux.
Nous avons tous des qualités en commun car “ nous n’avons qu’un seul Père ”, mais nous avons aussi chacun des aptitudes
qui nous sont propres.
L’unité de notre peuple ne doit pas se réaliser seulement dans ce que nous avons en commun. Elle doit devenir réalité sous une
forme harmonieuse qui se construit à partir de nos différences. Nous devons apporter de notre côté ce que nous avons de
complémentaire. C’est le symbole qui ressort de l’épisode des cadeaux des princes. Chacun d’eux a su représenter sa tribu durant une journée particulière, cependant les actes de tous étaient habités d’un sentiment commun. Une offrande collective était engagée là.
Likouté Si’hoth Vol XIII


IL ETAIT UNE FOIS
Un ‘Hassid vivait, raisonnablement, des biens qu’il tirait d’une auberge qu’il tenait. Jusqu’au jour où s’ouvrit juste devant sa porte une taverne qui proposait de la vodka à un prix inférieur à celle qu’il vendait lui-même.
Petit à petit, ses clients réguliers se tournèrent vers l’établissement meilleur marché.
Le ‘Hassid voyagea à Loubavitch pour demander conseil au Rabbi, Rabbi Chalom Dov Ber. Le Rabbi lui conseilla de placer deux barils de vodka près du bar et de proposer deux tarifs pour la boisson.
Le premier tonneau serait au tarif habituel et l’autre à un prix bradé.
Bientôt, l’auberge du ‘Hassid se remplit, à nouveau, de clients réclamant tous de la vodka au tarif supérieur.


VIVRE AVEC MACHIA’H
“ Que Hachem dirige Sa face vers toi et qu’il t’accorde la paix, Véyassem Lé’ha Chalom ” (Nombres 6 - 26)
Rabbi Elazar disait : Grande est la paix c’est pourquoi elle conclut la Birkat Cohanim, la bénédiction des Cohanim.
Aussi lorsque Machia’h viendra, au moment où D-ieu reviendra à Yérouchalayim et que tous les exilés y retourneront, c’est dans la paix que tout cela se produira comme il est écrit :
“ Pr é s entez vos saluts de paix pour Yérouchalayim. ” (Psaumes 122 – 6) et le prophète annonce :
“ Je ferai affluer, dans ses murs, la paix comme un fleuve. ” (Isaïe 66 – 12 ).

Psikta Rabati


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