vendredi 23 mars 2007

HABAD A NEUILLY

LE TEMPS DES IMPOTS

Ça y est, on y est de nouveau : le temps des impôts est de retour et la date limite, bien que repoussée, arrive à grands pas.
Alors que les adeptes de la "dernière minute" fignolent leur déclaration avant l'échéance du 2 avril, cachet de a poste faisant foi, il est intéressant savoir ce que le Judaïsme enseigne sur ce sujet.
Le Midrache (Berechit Rabba) déclare "Un homme doit être reconnaissant [et avoir une action bénéfique] envers un lieu dont il tire un quelconque profit." Nous apprenons ceci du fait que lorsque notre patriarche Jacob vécu dans la ville de
Chekhem, il y fonda une nouvelle institution pour le bien de ses habitants.
En se demandant quel fut l'apport de Jacob, le Talmud avance les suggestions suivantes : "Rav dit 'Il institua le système monétaire' (en remplacement troc). Chmouel dit 'Il mit en place des marchés.' Rabbi Yo'hanane dit 'Il y fit construire des thermes.' Dans la même veine, le Talmud dans le traité Baba Kama (92b) nous enjoint : "Ne Jette pas de boue dans le puits duquel tu as bu."
En d'autres termes, cela signifie que nous ne devons jamais rétribuer un bienfait part un geste malveillant.
Le premier exemple de l'application de ce principe est l'attitude de Moïse lorsque D-ieu commanda au Peuple Juif de livrer une guerre contre Midian. Contrairement à la guerre contre Amalek à laquelle Moché avait participé, Moché ne combattit pas lui même lors de la guerre contre Midian car il avait trouvé refuge dans ce pays quand il s'enfuit de l'Égypte.
Il est certain que nous éprouvons des sentiments contradictoires au moment de remplir notre déclaration fiscale;
D'un côté, en tant que Juifs, nous sommes reconnaissants de vivre dans un pays si bienveillant;
D'un autre côté, comme tout le monde, il n'est pas si évident de se défaire d'un argent que nous avons gagné à la sueur de notre front, en particulier quand il y a tellement de choses pour lesquelles nous avons besoin de cet argent !
Mais, alors que nous murmurons tous nos prières personnelles (que nos comptables n'ont pas fait d'erreurs et que le fisc ne nous contrôle pas cette année), nous ferions bien d'ajouter une prière pour le gouvernement,ainsi que nous l'ont appris nos Sages :
"Priez pour le bien-être du gouvernement"(Pirkei Avot III, 2).
Cette responsabilité nous a été enjointe lorsque nous fûmes exilés pour la première fois de notre patrie pour résider parmi les nations du monde.
A ce moment là, D-ieu dit au Peuple Juif "Recherchez la prospérité de la ville où je vous ai relégués et implorez D-ieu en sa faveur; car sa prospérité est le gage de votre prospérité." (Jérémie XXIX, 7)
Un grand sage Juif, Rabbénou Yonah, porta plus loin encore ce concept de prière pour le gouvernement. Il dit :
"Un homme se doit de prier pour le bienfait du monde entier et partager la souffrance des autres… Car personne ne devrait implorer D-ieu en ne priant que pour ses propres besoins. Il faut prier au nom de tous les hommes et demander leur bien-être. Et dans la paix du gouvernement il y la paix pour le monde."
Prions que l'ère messianique débute immédiatement (avant le 2 avril), car,comme l'indique Maïmonide, il n'y aura de différence entre notre époque et celle du Machia'h que le fait que nous n'aurons plus à vivre sous l'autorité d'un autre gouvernement que la royauté divine.



LA PARACHA AVEC LE RABBI

Le jour où le Tséma’h-Tsédek devait se rendre pour la première fois au ‘Heder – école religieuse -, il fut accompagné par son grand-père, Rabbi Chnéour-Zalman. Le Rabbi demanda, alors, au Melamed –maître d’école – de commencer sa leçon par le premier
passage de Vayikra.
Après le cours, l’enfant demanda à son grand-père :“ Pourquoi le Alef de Vayikra est-il écrit en taille réduite ?”
Rabbi Chnéour-Zalman se mit à réfléchir et il répondit : “ Les lettres de la Torah sont de taille moyenne. Dans certains cas exceptionnels, elles sont écrites en taille supérieure ou inférieure à la moyenne.”
“ Adam était la créature de D-ieu Lui-même, c’est pourquoi il était doté d’une intelligence supérieure à la normale. Elle dépassait aussi le niveau de la sagesse des anges. Conscient de ses qualités, il devint rapidement fier et orgueilleux. Ceci le mena à la chute et
le poussa au péché de l’Arbre de la Connaissance.”
“ Moché était doté de qualités exceptionnelles et il en était conscient. Cependant, cela n’éveilla pas chez lui quelque sentiment d’orgueil ; au contraire, son cœur était empli de modestie.”
“ Moché considérait qu’il jouissait d’une situation particulière, mais que si un autre Juif avait reçu le même privilège que lui, il aurait certainement atteint, à partir de ce potentiel, un degré supérieur au sien. Un autre homme aurait achevé des missions plus importantes
que Moché ben Amram.”
“ Adam était conscient et fier de ses aptitudes ; il pécha. C’est pour cela que la Torah utilise, une fois(Chroniques 1 – 1), un grand Alef en écrivant son nom.
Tandis que lorsque la Torah rapporte que D-ieu s’adressa à Moché – l’homme le plus humble – elle écrit Vayikra – il appela – avec un petit Alef.”
Nous pouvons nous interroger sur la réponse du grand-père. Avait-il besoin d’introduire ses propos par une présentation pas très élogieuse du personnage d’Adam ? Ne pouvait-il pas se limiter à dire que le petit Alef représente la modestie de Moché ?
En fait, Rabbi Chnéour-Zalman ne se limita pas à répondre à la question de l’enfant. Il voulait lui transmettre une leçon fondamentale dans le service de D-ieu. Il ne pouvait présenter ce concept sans faire ses remarques sur Adam.
Le fait d’être conscient de ses propres qualités ne constitue pas une faute en elle-même, comme en témoigne cet aphorisme : “ Il est important de connaître ses défauts, mais il est indispensable de reconnaître ses propres qualités. ” Mais, nous devons savoir qu’un
être aussi élevé qu’Adam succomba au péché à cause de sa fierté.
Alors que la reconnaissance par
Moché de ses qualités ne le mena pas à un sentiment d’orgueil déplacé. Il était conscient que toutes ses aptitudes étaient un don Divin et qu’elles auraient pu être mieux utilisées par un autre individu. C’est ainsi que Moché sut rester modeste.
L’homme doit savoir qu’il possède un immense potentiel spirituel. Cette prise de conscience lui permet de surmonter toutes les épreuves qu’il rencontre dans la vie et c’est ce qui lui permet de progresser. D’autre part, il doit reconnaître que les richesses contenues dans son âme sont un don qu’il a reçu sans aucun effort. D’autres personnes dotées des mêmes pouvoirs pourraient achever de plus hauts desseins. C’est ainsi que l’homme peut rester véritablement humble.


Likouté Si’hoth Vol XVII


IL ETAIT UNE FOIS

Rabbi Israël Baal Chem Tov raconta, un jour, ce récit à ses disciples :
Jadis vivait, dans la ville sainte de Tsfat, un simple Juif. Il servait D-ieu de tout son coeur et avec modestie malgré sa simplicité.
Un soir, tard, on frappa à sa porte. Sur le seuil de la porte se tenait un vieil homme avec une longue barbe blanche ; sa face était tout illuminée.
“ Je suis le prophète Eliahou. ” dit le visiteur. “ Je suis venu pour t’ouvrir le coeur et l’esprit et t’apprendre les secrets de la
Création. ”
“ Le jour de ta Bar-Mitsva, tu as fait un acte exceptionnel, une action qui marqua toutes les dimensions de l’univers. Les anges furent émerveillés : ‘Qu’est-ce que cet homme a pu faire pour éclairer ainsi ce monde !’
“ Nous n’avons jamais su ce que tu as fait ce jour là. Révèle-moi quel fut ton acte, ” dit Eliahou, “et je te dévoilerai les secrets qui ne sont accessibles qu’à certaines âmes. ”
“ Mes actes, ” répondit l’homme de Tsfat, “ne concernent que D-ieu. Personne – ni parmi les anges, ni parmi les hommes – ne doit connaître mes actions. ”
Eliahou tenta de le convaincre et lui promit des cadeaux spirituels encore plus importants. Mais, l’homme resta sur sa position de refus et de discrétion et le prophète le quitta les mains vides.
Le Baal Chem Tov conclut son récit : “ J’étais cet homme dans ma vie antérieure. ”



VIVRE AVEC MACHIAH

"Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois."
(Exode 12 – 1)
C'est au début du mois de Nissan que Moché vint annoncer au peuple d'Israël : "Ce mois-ci, vous serez délivrés." Ils lui rétorquèrent : "Mais, D-ieu nous avait dit que nous serions en exil pendant 400 ans or nous ne sommes en Egypte que depuis
210 ans ! "
Moché répondit alors : "C'est D-ieu Lui-même qui veut vous libérer, dès à présent il a donc le pouvoir de sauter toutes ces années."
Ainsi, lorsque le temps de la Rédemption arrivera, Machia'h nous dira : "Ce mois-ci, vous serez délivrés ! " Le peuple juif objectera alors et dira : "Rabeïnou Mele'h Hamachia'h, notre maître et roi Machia'h, comment serons-nous libérés ? D-ieu n'a-t-il pas dit que nous devions être asservis par 70 nations ! "
Alors Machia'h répondra : "Puisque vous avez été éparpillés à travers tant de pays, cela est donc considéré comme si tout le peuple juif y fut exilé. C'est pourquoi, nous avons rempli la condition de D-ieu et ce mois-ci, nous serons libérés !"


Pessikta Rebati

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