
L’Hospitalité D’Avraham
« Avraham planta un Eichel – bosquet – à Béer-Chéva, et y proclama le Nom de D-ieu. »
(Genèse 21 – 33)
La Paracha de cette semaine nous décrit le personnage d’Avraham, le premier de nos Patriarches, sa grandeur et sa bonté. Sa conduite et ses actions firent connaître au monde l’existence de D-ieu.
Le Eichel qu’Avraham planta au milieu du désert joua un rôle important dans son service de D-ieu. D’après le Talmud, ce Eichel n’était pas un simple bosquet, c’était en fait un merveilleux verger où poussaient les fruits les plus succulents pour le plaisir des invités d’Avraham. D’après une autre explication, le Eichel d’Avraham n’était rien d’autre qu’une auberge érigée aux portes du désert pour venir au secours de voyageurs.
L’hospitalité est certainement le caractère le plus connu d’Avraham. Nos sages nous démontrent, dans ces textes, qu’Avraham ne s’était pas limité à fournir le strict nécessaire à ses invités, il leur offrait le gîte et le couvert ainsi que les mets les plus superflus – les fruits du verger. D’après le Midrash, il alla jusqu’à installer un Sanhédrin – un tribunal – pour régler les problèmes des voyageurs et pour leur apprendre la loi et la justice.
Un tel engagement dans la Mitsva de Ha’hnassath Or’him – l’hospitalité – dépasse la raison. La logique dicte, certes, d’aider son prochain mais pas dans de telles proportions. Nous pourrions nous limiter à lui offrir, par compassion, le minimum vital ; mais de là à offrir le superflu et les plus fines des délicatesses que l’on réserve généralement à ses enfants ! Avraham nous apprend que nous devons nous conduire avec nos invités comme avec notre propre famille.
Cet engagement irrationnel s’exprimait, chez Avraham, dans tous les domaines du service de D-ieu, jusqu’à l’ultime épreuve de la Akeida – la ligature de Yits’hak. Ici, le sacrifice défit toute logique.
Cet épisode constitue – comme toutes les étapes de la vie des Patriarches - un enseignement pour nous, leurs descendants : nous devons éduquer nos enfants à agir avec bonté et avec une bienfaisance défiant toute logique. Habituons-les à remplir les besoins – matériels et spirituels – d’autrui en donnant aux indigents plus que le nécessaire. Une génération qui est habituée à se surpasser, saura certainement surmonter toutes les épreuves de l’exil et anticiper la Guéoulah.
Likouté Si’hoth Vol III
Une Alliance Eternelle
La Paracha de cette semaine raconte la naissance de Yits’hak et sa circoncision qui prit place alors qu’il n’était âgé que de huit jours. Le Midrash rapporte que Yits’hak et Yichmaël se disputèrent afin de définir qui des deux était le plus méritant. Yichmaël dit qu’il avait plus de mérite puisqu’il avait été circoncis à l’âge de treize ans. Tandis que Yits’hak défendait son point de vue en rappelant qu’il avait été circoncis alors qu’il n’avait que huit jours.
L’argument de Yichmaël paraît bien se tenir : en effet, à 13 ans il avait les moyens de s’opposer à ce rite et il ne l’a pas fait. Ceci peut justifier sa supériorité. Par contre, nous devons comprendre ce qui permettait à Yits’hak de croire que son lien avec Hachem était plus solide parce qu’il fit la Milah à 8 jours – âge auquel il ne pouvait pas exprimer son avis.
La Torah expose ainsi l’objet de la Mitsva de Milah : « Ce sera mon alliance dans votre chair, une alliance éternelle. » La circoncision crée un lien éternel entre l’individu et D-ieu. Lorsqu’une alliance est conclue entre deux amis, nul ne pourra garantir que celle-ci perdurera, car l’homme est sujet au changement. Par contre, si c’est D-ieu qui conclue l’alliance – en l’occurrence celle contractée avec le peuple juif par la Milah – celle-ci sera éternelle.
Ceci explique pourquoi nous pratiquons la circoncision à l’âge de huit jours – au moment où l’enfant n’a pas son mot à dire.
Lorsqu’une personne prend l’initiative de s’engager dans une certaine démarche, il lui faut prévoir un délai pour se préparer à mettre en œuvre son projet. Par contre, le lien mis en place par la circoncision n’est pas le produit des efforts de l’homme ou de sa volonté ; il est entièrement réalisé par D-ieu. Lorsqu’un Juif se circoncis, D-ieu se lie à lui par « une alliance éternelle » . C’est pourquoi, il n’est pas nécessaire d’attendre que l’enfant soit âgé pour participer consciemment à cet acte, car, en fait, ce qui importe ici c’est que l’alliance soit entièrement contractée par Hachem pour qu’elle jouisse du caractère éternel. Nous procédons, donc, à la Milah le plus tôt possible.
Ainsi, le mérite de Yits’hak ne surpasse pas seulement celui de Yichmaël, mais aussi celui de son père Avraham. Car Avraham ne reçut la Mitsva de Milah qu’après avoir atteint les plus hauts degrés de perception que l’homme peut atteindre par ses propres moyens. La Milah d’Avraham ne constitua pas, encore, la plus haute expression de l’alliance – celle naissant de la seule volonté Divine.
C’est l’expérience de la Milah de Yits’hak qui nous révéla que le but de cette Mitsva est de créer un lien qui ne dépend pas de l’engagement de l’homme mais uniquement du choix arbitraire de D-ieu.
Likouté Si’hoth Vol XXV
L’Ultime Épreuve
La Paracha de cette semaine relate l’histoire de la Akeïda – la ligature de Yits’hak. D-ieu dit à Avraham : « Prends, s’il te plaît, ton fils... et offre-le-moi, là-bas, en sacrifice. »
Avraham fut éprouvé dix fois par D-ieu, pendant sa vie. La Akeïda constitue le dixième et l’ultime test.
Le Talmud affirme que la requête de D-ieu prit la forme d’une supplication – « Je t’en prie, apporte ton fils. » – qui indique Sa volonté à ce qu’Avraham surmonte cette dernière épreuve. « Je t’ai éprouvé plusieurs fois et tu as toujours franchi ces tests, ” dit D-ieu. “ Si tu ne surmontes pas cette épreuve, les gens pourraient dire que les premières étaient vaines et n’étaient pas sincères. »
Pourquoi était-il si important qu’Avraham passe ce dernier test, et comment son échec pouvait alors invalider les neuf premières épreuves ? Il est clair que la Akeïda représentait l’épreuve la plus difficile, mais en admettant qu’il n’ait pas réussi à passer cette étape, comment en viendrait-on à considérer les épreuves antérieures comme vaines ?
La Torah nous apprend que la première épreuve d’Avraham se déroula lorsqu’il fut jeté dans une fournaise après qu’il eut détruit les idoles de son père. Cette épreuve ne fut-elle pas aussi difficile que la dixième ?
Lorsqu’un Juif est prêt à donner sa vie pour D-ieu, il est souvent difficile de distinguer quelles sont ses motivations. S’agit-il là de l’accomplissement de la volonté Divine ou simplement l’expression d’une idée bien réfléchie. Cet homme a peut-être compris, tout simplement qu’un acte de dévouement est recommandé.
Dans le cas d’Avraham, on pouvait avancer l’argument qui disait qu’il était prêt à se sacrifier et à être jeté dans une fournaise car il était conscient de la nécessité de promouvoir l’idée de l’existence d’un D-ieu Unique. Cet acte pouvait servir d’exemple et aurait donc servi la cause. En d’autres termes, ce sacrifice personnel pouvait, en fait, être le fruit de la réflexion, un produit de l’intellect d’Avraham et non l’expression d’une véritable abnégation.
Cependant, l’épreuve de la Akeïda était totalement différente et ne pouvait souffrir de l’argument cité plus haut. Le fait de surmonter cette épreuve ne pouvait pas contribuer à la propagation du Nom de D-ieu. Bien au contraire, la requête Divine défiait toute logique. Avraham souhaitait que son fils poursuive son œuvre et qu’il continue de propager la croyance en D-ieu, mais D-ieu avait d’autres projets et Il lui demanda de le sacrifier. Si Yits’hak mourait, qui allait poursuivre son idéal ?
Ainsi, la Akeïda constituait une épreuve sur la sincérité d’Avraham et son dévouement. Etait-il capable de s’effacer dans le cas où l’intellect le menait à une autre conclusion. Etait-il prêt à sacrifier ses idéaux pour D-ieu. La capacité de résister à la dixième épreuve démontra que les neuf premières n’étaient pas vaines. Avraham venait de prouver qu’il agissait toujours par amour pour D-ieu et pas simplement parce que l’intellect l’imposait.
Ceci représente une leçon pour chacun d’entre nous – descendant d’Avraham – pour le service de Dieu. Rabbi Chnéour-Zalman écrit : « Il est recommandé de réciter chaque jour le passage de la Akeïda... dans le but de subjuguer le mauvais penchant et tirer des forces pour servir D-ieu. » C’est Avraham, le Patriarche, qui nous donne, par son exemple, le pouvoir de nous engager dans le service de D-ieu au-delà des limites de l’intellect et cela au prix du sacrifice de nos idéaux personnels.
Likouté Si’hoth Vol XX
« Avraham planta un Eichel – bosquet – à Béer-Chéva, et y proclama le Nom de D-ieu. »
(Genèse 21 – 33)
La Paracha de cette semaine nous décrit le personnage d’Avraham, le premier de nos Patriarches, sa grandeur et sa bonté. Sa conduite et ses actions firent connaître au monde l’existence de D-ieu.
Le Eichel qu’Avraham planta au milieu du désert joua un rôle important dans son service de D-ieu. D’après le Talmud, ce Eichel n’était pas un simple bosquet, c’était en fait un merveilleux verger où poussaient les fruits les plus succulents pour le plaisir des invités d’Avraham. D’après une autre explication, le Eichel d’Avraham n’était rien d’autre qu’une auberge érigée aux portes du désert pour venir au secours de voyageurs.
L’hospitalité est certainement le caractère le plus connu d’Avraham. Nos sages nous démontrent, dans ces textes, qu’Avraham ne s’était pas limité à fournir le strict nécessaire à ses invités, il leur offrait le gîte et le couvert ainsi que les mets les plus superflus – les fruits du verger. D’après le Midrash, il alla jusqu’à installer un Sanhédrin – un tribunal – pour régler les problèmes des voyageurs et pour leur apprendre la loi et la justice.
Un tel engagement dans la Mitsva de Ha’hnassath Or’him – l’hospitalité – dépasse la raison. La logique dicte, certes, d’aider son prochain mais pas dans de telles proportions. Nous pourrions nous limiter à lui offrir, par compassion, le minimum vital ; mais de là à offrir le superflu et les plus fines des délicatesses que l’on réserve généralement à ses enfants ! Avraham nous apprend que nous devons nous conduire avec nos invités comme avec notre propre famille.
Cet engagement irrationnel s’exprimait, chez Avraham, dans tous les domaines du service de D-ieu, jusqu’à l’ultime épreuve de la Akeida – la ligature de Yits’hak. Ici, le sacrifice défit toute logique.
Cet épisode constitue – comme toutes les étapes de la vie des Patriarches - un enseignement pour nous, leurs descendants : nous devons éduquer nos enfants à agir avec bonté et avec une bienfaisance défiant toute logique. Habituons-les à remplir les besoins – matériels et spirituels – d’autrui en donnant aux indigents plus que le nécessaire. Une génération qui est habituée à se surpasser, saura certainement surmonter toutes les épreuves de l’exil et anticiper la Guéoulah.
Likouté Si’hoth Vol III
Une Alliance Eternelle
La Paracha de cette semaine raconte la naissance de Yits’hak et sa circoncision qui prit place alors qu’il n’était âgé que de huit jours. Le Midrash rapporte que Yits’hak et Yichmaël se disputèrent afin de définir qui des deux était le plus méritant. Yichmaël dit qu’il avait plus de mérite puisqu’il avait été circoncis à l’âge de treize ans. Tandis que Yits’hak défendait son point de vue en rappelant qu’il avait été circoncis alors qu’il n’avait que huit jours.
L’argument de Yichmaël paraît bien se tenir : en effet, à 13 ans il avait les moyens de s’opposer à ce rite et il ne l’a pas fait. Ceci peut justifier sa supériorité. Par contre, nous devons comprendre ce qui permettait à Yits’hak de croire que son lien avec Hachem était plus solide parce qu’il fit la Milah à 8 jours – âge auquel il ne pouvait pas exprimer son avis.
La Torah expose ainsi l’objet de la Mitsva de Milah : « Ce sera mon alliance dans votre chair, une alliance éternelle. » La circoncision crée un lien éternel entre l’individu et D-ieu. Lorsqu’une alliance est conclue entre deux amis, nul ne pourra garantir que celle-ci perdurera, car l’homme est sujet au changement. Par contre, si c’est D-ieu qui conclue l’alliance – en l’occurrence celle contractée avec le peuple juif par la Milah – celle-ci sera éternelle.
Ceci explique pourquoi nous pratiquons la circoncision à l’âge de huit jours – au moment où l’enfant n’a pas son mot à dire.
Lorsqu’une personne prend l’initiative de s’engager dans une certaine démarche, il lui faut prévoir un délai pour se préparer à mettre en œuvre son projet. Par contre, le lien mis en place par la circoncision n’est pas le produit des efforts de l’homme ou de sa volonté ; il est entièrement réalisé par D-ieu. Lorsqu’un Juif se circoncis, D-ieu se lie à lui par « une alliance éternelle » . C’est pourquoi, il n’est pas nécessaire d’attendre que l’enfant soit âgé pour participer consciemment à cet acte, car, en fait, ce qui importe ici c’est que l’alliance soit entièrement contractée par Hachem pour qu’elle jouisse du caractère éternel. Nous procédons, donc, à la Milah le plus tôt possible.
Ainsi, le mérite de Yits’hak ne surpasse pas seulement celui de Yichmaël, mais aussi celui de son père Avraham. Car Avraham ne reçut la Mitsva de Milah qu’après avoir atteint les plus hauts degrés de perception que l’homme peut atteindre par ses propres moyens. La Milah d’Avraham ne constitua pas, encore, la plus haute expression de l’alliance – celle naissant de la seule volonté Divine.
C’est l’expérience de la Milah de Yits’hak qui nous révéla que le but de cette Mitsva est de créer un lien qui ne dépend pas de l’engagement de l’homme mais uniquement du choix arbitraire de D-ieu.
Likouté Si’hoth Vol XXV
L’Ultime Épreuve
La Paracha de cette semaine relate l’histoire de la Akeïda – la ligature de Yits’hak. D-ieu dit à Avraham : « Prends, s’il te plaît, ton fils... et offre-le-moi, là-bas, en sacrifice. »
Avraham fut éprouvé dix fois par D-ieu, pendant sa vie. La Akeïda constitue le dixième et l’ultime test.
Le Talmud affirme que la requête de D-ieu prit la forme d’une supplication – « Je t’en prie, apporte ton fils. » – qui indique Sa volonté à ce qu’Avraham surmonte cette dernière épreuve. « Je t’ai éprouvé plusieurs fois et tu as toujours franchi ces tests, ” dit D-ieu. “ Si tu ne surmontes pas cette épreuve, les gens pourraient dire que les premières étaient vaines et n’étaient pas sincères. »
Pourquoi était-il si important qu’Avraham passe ce dernier test, et comment son échec pouvait alors invalider les neuf premières épreuves ? Il est clair que la Akeïda représentait l’épreuve la plus difficile, mais en admettant qu’il n’ait pas réussi à passer cette étape, comment en viendrait-on à considérer les épreuves antérieures comme vaines ?
La Torah nous apprend que la première épreuve d’Avraham se déroula lorsqu’il fut jeté dans une fournaise après qu’il eut détruit les idoles de son père. Cette épreuve ne fut-elle pas aussi difficile que la dixième ?
Lorsqu’un Juif est prêt à donner sa vie pour D-ieu, il est souvent difficile de distinguer quelles sont ses motivations. S’agit-il là de l’accomplissement de la volonté Divine ou simplement l’expression d’une idée bien réfléchie. Cet homme a peut-être compris, tout simplement qu’un acte de dévouement est recommandé.
Dans le cas d’Avraham, on pouvait avancer l’argument qui disait qu’il était prêt à se sacrifier et à être jeté dans une fournaise car il était conscient de la nécessité de promouvoir l’idée de l’existence d’un D-ieu Unique. Cet acte pouvait servir d’exemple et aurait donc servi la cause. En d’autres termes, ce sacrifice personnel pouvait, en fait, être le fruit de la réflexion, un produit de l’intellect d’Avraham et non l’expression d’une véritable abnégation.
Cependant, l’épreuve de la Akeïda était totalement différente et ne pouvait souffrir de l’argument cité plus haut. Le fait de surmonter cette épreuve ne pouvait pas contribuer à la propagation du Nom de D-ieu. Bien au contraire, la requête Divine défiait toute logique. Avraham souhaitait que son fils poursuive son œuvre et qu’il continue de propager la croyance en D-ieu, mais D-ieu avait d’autres projets et Il lui demanda de le sacrifier. Si Yits’hak mourait, qui allait poursuivre son idéal ?
Ainsi, la Akeïda constituait une épreuve sur la sincérité d’Avraham et son dévouement. Etait-il capable de s’effacer dans le cas où l’intellect le menait à une autre conclusion. Etait-il prêt à sacrifier ses idéaux pour D-ieu. La capacité de résister à la dixième épreuve démontra que les neuf premières n’étaient pas vaines. Avraham venait de prouver qu’il agissait toujours par amour pour D-ieu et pas simplement parce que l’intellect l’imposait.
Ceci représente une leçon pour chacun d’entre nous – descendant d’Avraham – pour le service de Dieu. Rabbi Chnéour-Zalman écrit : « Il est recommandé de réciter chaque jour le passage de la Akeïda... dans le but de subjuguer le mauvais penchant et tirer des forces pour servir D-ieu. » C’est Avraham, le Patriarche, qui nous donne, par son exemple, le pouvoir de nous engager dans le service de D-ieu au-delà des limites de l’intellect et cela au prix du sacrifice de nos idéaux personnels.
Likouté Si’hoth Vol XX
Source : http://daf-hagueoula.org/ par Rav Eliahou Dahan, Rabbin de Lille
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