jeudi 8 février 2007

HABAD A NEUILLY - PARACHAT YITRO


Une demi-heure...
Quel phénomène de société tient en haleine les ministères, motive des débloquements de crédits à coup de milliards et donne lieu à une prolifération de débats télévisés ? L'éducation des enfants. Et oui : l'Etat commence à se demander s'il ne vaut pas mieux qu'un gamin moyen soit expert en maniement de cédérom plutôt qu'en guerre des bandes ou autre incendie de voiture sur la voie publique. Aujourd'hui le ton est à l'encouragement tous azimuts des initiatives pédagogiques et de l'investissement parental dans le futur de leurs enfants.

Cependant, en constatant qu'il y a une pénurie de débats télévisés sur l'éducation juive, les parents juifs sont en droit de se demander où chercher des conseils sur l'art et la manière de mener l'éducation juive de leurs enfants.

Une dose honorable de temps à consacrer à la réflexion sur ce sujet est, d'après Rabbi Chalom Ber de Loubavitch, une demi-heure par jour.

Rabbi Chalom Ber enseigna à ses 'hassidim qu'il s'agit là d'un devoir absolu. Chacun, sans exception, se doit de penser au minimum une demi-heure à la manière dont il élève ses enfants et de faire tout ce qui est en son pouvoir - et même plus que çà - pour motiver ses enfants à suivre le chemin du Judaïsme dans lequel ils sont guidés.

Comment éduquer nos enfants dans l'esprit du Judaïsme et les garder actifs dans l'esprit du Judaïsme ? D'après l'abondance d'articles dans la presse juive, de livres et "même" de sites Internet sur le sujet, il semblerait que de nombreux parents se posent ces mêmes questions.

Le Livre des Proverbes nous dit "Eduque l'enfant d'après sa voie. Même lorsqu'il sera vieux, il ne la quittera pas."

Lorsque nous éduquons un enfant, nous devons en tout premier lieu prendre en considération le fait qu'il n'est encore qu'un enfant, et reconnaître l'ensemble des ramifications de cette situation sur les plans émotionnel, intellectuel, psychologique, physique et, last but not least, spirituel. Avec tout ceci à l'esprit, nous pouvons nous atteler à la tâche qui nous incombe de lui assurer une éducation juive.

Ainsi, la première étape de l'éducation juive est-elle de comprendre qui vous entreprenez d'éduquer. Cependant, pour s'assurer que "même lorsqu'il sera vieux, il ne la quittera pas," nous devons impérativement être totalement honnêtes, francs et fidèles dans tout ce que nous disons à nos enfants.

Nous ne devrions jamais enseigner à un enfant à croire en quelque chose qui ne sera valable que le temps de son enfance et qui sera échangé contre des croyances plus conformes le moment venu. "Il comprendra quand il sera grand." Ainsi la petite-souris, la fée Carabosse, le grand méchant loup et autre père Noël ne font pas partie de l'éducation juive d'un enfant, et, contrairement aux crevettes, il ne saurait y en avoir de "substituts cachers." Tous ce que nous enseignons à un enfant juif est toujours vrai, qu'il ait deux ans, dix ans, vingt ans ou soixante-dix ans.

Un enfant doit être instruit à comprendre selon ses propres capacités et ce qu'il apprend doit être vrai. Ainsi, au fur et à mesure qu'il grandira, ses connaissances s'enrichiront sur la base des acquis précédents et il ne souffrira d'aucune incohérence ni contradiction. Ce qu'il aura appris dans son jeune âge sera toujours correct.

A propos, la demi-heure que Rabbi Chalom Ber nous conseille de passer à réfléchir à l'éducation juive des enfants est précisément de la réflexion. Les réunions parentsprofesseurs, la lecture, les gros câlins aux gros bébés et toutes les autres activités bénéfiques pour l'éducation doivent s'ajouter au temps que nous consacrons à y méditer.


La paracha avec le Rabbi MH"M
“ Vayédaber - D-ieu prononça toutes ces paroles, Lémor - pour dire. ”
(Exode 20 - 1)

Ce verset introduit, dans notre Paracha, les Dix commandements. Or, les commentateurs s’interrogent sur le sens du mot “Lémor - pour dire ” qui parait, ici, superflu.
En effet, cette expression est utilisée à chaque fois que les paroles prononcées doivent être répétées à ceux qui ne sont pas présents. Cependant, d’après la tradition, tous les Juifs étaient présents au moment du Don de la Torah. Chacun de nous se tenait au pied du Mont Sinaï. Chacun avait entendu les Dix Commandements. Toutes les âmes des générations à venir étaient là.
Pourquoi, alors, la Torah utilise-t-elle l’expression “Lémor - pour dire ” ?
Le Maggid de Mézéritch répond ainsi à cette question :
L’expression “ Vayédaber - D-ieu dit ” se réfère aux Asséreth Hadibroth - Dix Commandements. Tandis que le mot “Lémor - pour dire ” se réfère aux Assara Maamaroth - les Dix Paroles prononcées par Hachem au moment de la création du monde.
Le verset doit donc se traduire ainsi : Vayédaber - Dieu prononça toutes ces paroles, Lémor - pour [le] dire.
La Torah fut donnée dans le but de faire descendre les Dix Commandements dans les Dix Paroles de la création. Ce qui implique que la lumière de la Torah illumine jusque dans les dimensions physiques de l’existence.
C’est la mission qui fut donnée au peuple Juif au moment du Don de la Torah. Notre rôle, en tant que Juifs, est de permettre à ce que la lumière de la Torah Vayédaber - pénètre dans le monde - Lémor. Nous ne considérons pas la Torah et le monde comme
des entités séparées. Nous ne devons pas nous contenter de nous conduire dans l’esprit de la Torah aux moments de la prière et de l’étude. La lumière de la Torah doit arriver jusque dans nos affaires les plus mondaines. Chacun de nos actes doit répondre aux exigences de la Torah et il doit être fait dans un esprit de sainteté.
Ceci est le propos du Don de la Torah : “ Vayédaber Lémor ”. La lumière de la Torah - les Commandements doivent dépasser le domaine du spirituel et du rituel, elle doit éclairer les dimensions matérielles créées par les Dix Paroles - “ Lémor ”.
Likouté Si’hoth Vol I






Il était une fois
Deux hommes d’affaires vinrent, un jour, rendre visite à Rabbi Méïr de Prémichlan. Ils avaient décidé de s’associer et ils venaient recevoir la bénédiction du Tsadik pour le succès de leur entreprise.
“ Avez-vous déjà écrit un contrat d’association ? ” demanda le sage.
“ Non, ”dirent-ils.
“ S’il en est ainsi, ” répliqua le Tsadik, “ permettez-moi d’en écrire un pour vous. ”
Il prit une feuille de papier vierge sur laquelle il écrivit les quatre premières lettres de l’alphabet hébraïque : Alef, Beth, Guimel, Daleth.
Puis il leur tendit le petit billet en disant : “ Très bien, voici votre contrat. ”
Voyant qu’ils étaient perplexes, il ajouta en guise d’explication : “ Le secret de la réussite de votre entreprise se cache dans ces quatre lettres. Alef, Beth, Guimel, et Daleth sont en fait les initiales des mots Emouna - Béra’ha, Gnéva - Dalouth.
Si vous gérez vos affaires avec Emouna - fidélité, vous mériterez la Béra’ha bénédiction. Mais si vous trichez ou si vous volez - Gnéva, alors attendez-vous à la Dalouth - la pauvreté. ”






Vivre avec Machia’h
“ Ils dirent à Moché : Que ce soit toi qui nous parles, et nous
pourrons entendre ; mais que D-ieu ne nous parle point, car
nous pourrions mourir.”
(Exode 20 – 16)
Rabbi Yéhouda nous enseigne : Lorsque les Juifs entendirent le premier des Dix Commandements – “Je suis l’E-ternel, ton D-ieu ” - de Hachem Lui-même, la Torah les pénétra profondément. Ils étaient devenus des êtres extraordinaires ; ils apprenaient et ils n’oubliaient pas.
Ils vinrent chez Moché et ils lui demandèrent d’être l’intermédiaire entre D-ieu et eux : “ Nous ne pouvons plus entendre la parole de D-ieu ; nous avons peur de mourir ! Reçois pour nous la Torah. ”
Ils remarquèrent alors que l’oubli était revenu. Ils en conclurent que lorsque D-ieu – qui est éternel – leur transmit la
Torah, leur étude l’était aussi. Mais, dès lors que c’était Moché – un homme limité – qui leur enseignait, son instruction avait aussi des limites et l’oubli s’instaurait.
Ils retournèrent alors chez Moché et ils lui dirent : “ Nous souhaitons ‘Qu’Il nous prodigue les baisers de Sa bouche’ (Cantique des Cantiques 1 – 2) ; nous voulons entendre à nouveau directement la parole de D-ieu. ”
Moché leur répondit que ceci allait se réaliser, mais que pour cela il fallait attendre les temps Messianiques. Ainsi que l’annonça Yirmiyah (31 – 32) : “ Je ferai pénétrer Ma Torah en eux, c’est dans leur coeur que je l’inscrirai. ”
Chir-Hachirim Rabba

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