Mon professeur préféré
Quel a été votre professeur préféré ? Lequel a eu le plus d'impact sur votre vie ? Laissez un instant votre esprit planer sur vos jeunes années et à travers les salles de classe. De la maternelle jusqu'aux études supérieures…
Quand nous étions très jeunes, nous apprenions de tous nos professeurs parce qu'il y avait une foule de chose à apprendre, de nouveaux concepts à découvrir et de nouvelles idées à explorer. Et, évidemment, parce qu'à nos yeux, le professeur connaissait (presque) tout. Parmi nos plus anciens professeurs, ceux de nos plus jeunes années, les plus mémorables restent ceux dont l'oeil brillait le plus, ceux qui étaient les plus créatifs ou qui furent les plus gentils.
Cependant, en grandissant, nous avons attendu autre chose de l'école. Et de la vie aussi. Les profs "cools" à la bonne note facile n'ont pratiquement pas laissé de traces. Les professeurs que nous avons préférés en acquérant de la maturité ne sont pas ceux avec qui nous avons "pris du bon temps" mais plutôt ceux qui nous ont poussés, qui nous ont fait travailler, parfois même qui nous ont aidés à réussir pour la première fois.
Dans la Michna, ben Zoma demande "Qui est sage ?" et répond avec cette affirmation : "Celui qui apprend de chaque personne." La preuve que ben Zoma rapporte à ce propos est que le Roi David a déclaré "De tous ceux qui m'ont enseigné j'ai acquis de la sagesse." Ce génie, le Roi David lui-même a réussi à apprendre quelque chose de nouveau de chacun de ses maîtres, sans exception !
Il ne s'agit pas, d'après cette Michna, de se reconditionner en l'enfant que nous avons été qui buvait les paroles de chaque instituteur sans aucune réserve. Il faut, par contre, que nous nous comportions toujours comme avec le professeur exigeant : travailler dur, aspirer à quelque chose pour réussir et devenir quelqu'un de bien. Et, en l'occurrence, la Michna nous enjoint d'aspirer à acquérir la faculté d'apprendre de chacun, et d'y mettre les efforts nécessaires.
Comme toutes les quêtes importantes, celle-ci a des conditions préalables. L'une des plus importantes conditions à remplir pour qui veut emprunter cette démarche est de dominer son ego.
C'est logique : comment pourrais-je apprendre des autres si mon ego s'interpose constamment, me disant que ce prof n'applique pas ce qu'il professe ou que celui-là ne maîtrise pas totalement le sujet, ou qu'il s'exprime mal ou que je l'ai déjà appris d'un meilleur prof, etc.. ?
Si nous explorons un tant soit peu la définition de ce qu'est être sage, nous parvenons à des conclusions fortes intéressantes. Premièrement, nos Sages nous disent que le fait d'être décidé à apprendre de tout homme nous permet d'être appelé "sage", nous aussi. Car, par cette démarche saine, nous en viendrons à devenir réellement sage.
Mais qui est un homme sage ? Pas juste quelqu'un qui apprend. Il y a beaucoup de gens qui en connaissent des tartines et que nous ne qualifierions pas pour autant de "sages", n'est-ce pas ? Donc posséder des connaissances – ni même acquérir des connaissances – n'est pas la définition réelle de quelqu'un de sage. Une personne sage est celle qui recherche le bien qu'elle peut apprendre d'une autre personne. Qu'il s'agisse d'une information inconnue ou d'un bon trait de caractère à imiter, le sage saura toujours trouver quelque chose de bon à prendre chez autrui, même chez quelqu'un de stature inférieure à la sienne. La capacité de trouver même chez la personne la plus simple une qualité nouvelle ou une vision originale n'est dévolue qu'à quelqu'un de véritablement sage.
"De tous ceux qui m'ont enseigné j'ai acquis de la sagesse." Cet enseignement nous apporte un nouveau sens de nos responsabilités. Notre quête de la "connaissance" se doit en réalité d'être l'aspiration à devenir quelqu'un de "sage".
Quelqu'un qui sait trouver le bien en chacun, sans exception. Et, en outre, ceci nous rend infiniment plus facile l'accomplissement de la Mitsva de Ahavat Israël – aimer un autre Juif, quel qu'il soit.
Chacun d'entre nous a le devoir, afin d'accomplir correctement la Mitsva de Ahavat Israël, de trouver le bien chez l'autre. Et, en fin de compte, cela aura pour effet d'accroître notre sagesse, jusqu'à parvenir à la sagesse telle qu'elle est décrite dans la Torah et par nos Sages, jusqu'à la sagesse ultime qui nous sera dévoilée très prochainement, avec la venue du Machia'h.
La paracha avec le Rabbi
Dans la Paracha de cette semaine, Vayigach, Yossef se fait connaître à ses frères. Il leur demande d’aller chercher Yaacov, leur père. Pharaon, lui-même, se réjouit de cette nouvelle et il ordonne à Yossef d’envoyer du blé à Yaacov. Or, le verset indique que Yossef ne se limite pas d'expédier du grain. Il prend l’initiative d’offrir des présents supplémentaires. Dès lors que l’occasion d’honorer son père lui est donnée, il n’hésite pas un instant à envoyer “ les meilleurs produits d’Egypte. ”
Cet épisode contient donc une leçon évidente : dès que l’occasion de faire une Mitsva se présente, nous devons, alors, ne pas perdre de temps pour agir et nous devons la faire de la meilleure façon possible.
Rachi nous apprend que Yossef avait envoyé un vin âgé et des graines de Pol – des pois chiches. Ces deux éléments étaient particulièrement appréciés dans l’Egypte antique.
Pourquoi Yossef avait-il choisi précisément ces deux produits ?
Yossef savait que lorsque ses frères annonceraient à Yaacov qu’il était encore en vie, cela lui causerait beaucoup de peine, puisqu’il apprendrait de cette manière qu’ils l’avaient vendu. Yossef voulait, donc, atténuer la douleur de Yaacov ; il choisit, alors, des pois chiches.
Ce légume se présente et se consomme sous la forme de grains séparés et pourtant il était très apprécié à cette époque dans cette région du monde. Yossef dit, ainsi, à son père que, quelquefois, la séparation peut avoir un caractère bénéfique. D’ailleurs, la séparation de Yossef d’avec sa famille ne produisit-elle pas que du bien, puisque c’est grâce à elle qu’il vint à leur secours au moment de la famine ?
Yossef envoya aussi du vieux vin. Le vin est une substance qui procure de la joie et du plaisir. Nos sages nous apprennent que Yossef et ses frères – ainsi que Yaacov – s’étaient abstenus de toute consommation de vin pendant les 22 années de séparation, afin d’exprimer leur peine. Yossef envoya donc du vin à son père pour qu’enfin il se réjouisse.
Cependant, un simple vin n’aurait pas fait l’affaire. Yossef envoya un vin âgé et de qualité supérieure. Ainsi, il désirait faire savoir à son père que pendant la longue période de séparation, il n’avait jamais perdu l’espoir et la foi qu’un jour viendrait où ils seraient à nouveau réunis.
S’il est juste que pendant 22 ans ses lèvres n’avaient pas goûté de vin, il avait su, pourtant, en conserver et en garder par anticipation de leur éventuelle rencontre.
Ceci constitue pour nous une leçon d’une extrême importance : A chaque fois qu’un Juif se sentira en “ Egypte”, qu’il sera assailli par des problèmes ou des contraintes, il ne devra jamais désespérer. Dans les circonstances les plus difficiles, il renforcera sa foi en Hachem et la croyance et l’espoir que D-ieu l’aidera à surmonter cette épreuve.
Likouté Si’hoth Vol X
Il était une fois
Lorsque Rabbi Dov Ber de Loubavitch était enfant, il rentra un soir de l’école, et passa par ce que les ‘Hassidim de son père – Rabbi Chnéour-Zalman de Liyadi – appelaient “le Jardin d’Eden inférieur ” (c’est-à-dire la salle d’attente attenante au bureau dans lequel le Rabbi reçoit et qui est, lui, appelé “le Jardin d’Eden supérieur”). Là, se tenaient plusieurs ‘Hassidim d’un certain âge qui discutaient tranquillement avant d’être reçus en privé par leur maître.
Parmi eux se trouvaient Rabbi Chemouel Mounkes et Rabbi Chlomo Refaël de Vilna qui furent bientôt rejoints par Rabbi Yossef de Shklov, riche marchand et philanthrope.
L’enfant aimait jouer avec Rabbi Chemouel Mounkes, c’est pourquoi il se jeta sur lui dès qu’il l’aperçut. Mais, juste à ce moment, Rabbi Chemouel demandait à Rabbi Yossef pourquoi il paraissait si abattu.
Celui-ci répondit en choeur avec Rabbi Chlomo – qui était riche lui aussi : “ Que veux-tu ! Les temps sont durs et les affaires sont mauvaises. ”
Lorsque l’enfant entendit leur réponse, il dit ironiquement à Rabbi Chemouel : “ Pourquoi leur demandes-tu la raison de leur Atsvout – mélancolie en hébreu ? Ne sais-tu pas que la réponse à ta question se trouve explicitement dans le livre des Psaumes : ‘ Atsavéhem – textuellement leurs idoles, mais qui peut aussi signifier leurs tristesses – proviennent d’or et d’argent, l’oeuvre de mains humaines…’ ”
Vivre avec Machia’h
“ Yaakov envoya Yéhouda, en avant, chez Yossef... ”
(Genèse 41 – 28)
Ce voyage de Yéhouda vers son frère préfigure la situation des Temps Messianiques.
A cette époque les tribus cohabiteront sans exprimer aucune rancune ou jalousie, ainsi qu’il est dit (Isaïe 65 – 25) : “Le loup et l’agneau paîtront côte à côte, le lion comme le bétail mangera de la paille, et le serpent se nourrira de poussière.”
Le loup c’est Binyamin, ainsi qu’il est écrit (Genèse 49 – 27) :
“Binyamin est un loup ravisseur.”
L’agneau c’est le peuple Juif, ainsi qu’il est dit (Jérémie 50 – 17) :
“Israël est un agneau pourchassé.”
Yéhouda c’est un lion, ainsi qu’il est écrit (Genèse 49 – 9) :
“Tu es un jeune lion, Yéhouda.”
Le bétail, c’est Yossef (Deutéronome 37 – 17).
Tous cohabiteront à l’époque de Machia’h.
Celui qui aura quitté ce monde en étant affligé par un handicap, revivra et sera guéri par Hachem à l’époque de Machia’h. Ainsi qu’il est dit (Isaïe 35 – 56) : “Alors s’ouvriront les yeux des aveugles ; et les oreilles des sourds seront débouchées. Alors bondira le boiteux… La langue des muets entonnera des chants.”
D-ieu les ramènera, d’abord, à la vie avec leur handicap, puis Il les guérira ; car Il ne souhaite pas que les cyniques affirment qu’il ne s’agit pas des mêmes personnes.
Les animaux cohabiteront et seront guéris de leur violence ; seul le serpent se nourrira encore de poussière puisque c’est à cause de lui qu’il fut décrété que toute créature retourne à la poussière.
Midrash Rabba
Le jeune du 10 Téveth
Ce dimanche – 31 décembre – marquera dans toutes les communautés Juives à travers le monde, le jour du 10 Téveth.
Ce jour fait partie d’une série de quatre jeûnes institués par les prophètes pour commémorer la destruction du Temple. C’est le 10 Téveth que les armées de Nabuchodonosor encerclèrent et assiégèrent Yérouchalayim.
Le 17 Tammouz est le jour où les Babyloniens firent une brèche dans la muraille de la ville ;
le 9 Av commémore la destruction du premier et du deuxième Temple.
Enfin, le 3 Tichri est le jour de l’assassinat de Guédalia, gouverneur d’Israël.
Voilà plus de 2500 ans que nous rappelons ces événements avec tristesse. Maïmonide nous apprend que ces jeûnes ne représentent pas uniquement un devoir de mémoire, ils doivent nous servir à prendre conscience de nos responsabilités et nous pousser à la Téchouva. Le Talmud affirme que toute génération, dans laquelle le Temple ne sera pas reconstruit, devrait se considérer responsable de sa destruction. Nous avons le devoir de changer le présent ; nous devons empêcher les choses de se reproduire (au moins virtuellement) et nous devons améliorer notre conduite pour un avenir meilleur. Le Talmud affirme aussi que le Beth- Hamikdach fut détruit à cause de la haine gratuite. C’est à cela que nous devons penser le jour du 10 Téveth. La question qui doit retentir dans nos esprits est :
“Comment pourrais-je éradiquer les sentiments de haine et entretenir les sentiments d’amour pour
mon prochain ? ”
Le Rabbi MH”M explique que le siège pouvait servir d’antidote à la haine et créer l’union. Car en temps de siège, les assiégés vivent une situation particulière. Les individus prennent subitement conscience qu’ils font partie d’une communauté, et qu’ils ne forment qu’une seule famille habitant un seul et même lieu. Le siège devait donc générer l’échange et l’union.
Le 10 Téveth nous aide à prendre conscience qu’aujourd’hui encore nous sommes assiégés – physiquement et spirituellement – par l’exil. Seuls nos actes de bonté apporteront la Guéoulah.
Alors, ces jours de jeûne deviendront des jours de fêtes, car la paix et l’harmonie régneront dans une ère où “ il n’y aura plus de haine, plus de concurrence, plus de famine et plus de guerre. ”
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