vendredi 24 novembre 2006

HABAD A NEUILLY - TOLDOTH

LA PARACHA AVEC LE RABBI MHM CHLITA

Nos Sages affirment : “ Les actes des ancêtres sont des signes pour leurs enfants.”.

Les événements de la vie de nos Patriarches ne sont pas seulement une indication de ce qui arrivera au peuple Juif durant son histoire, mais ils constituent aussi une source d’inspiration
et d’encouragement indispensables pour les Juifs à travers les âges.

La Paracha de cette semaine – Toldoth – raconte : “ Il y eut une famine dans le pays… D-ieu apparut à Yits’hak et dit : ‘Ne descends pas en Egypte. Demeure dans la terre que je t’indiquerai. Séjourne dans cette terre, et Je serai avec toi et Je te bénirai”.

Quand Hachem ordonna à Avraham d’offrir Yits’hak en sacrifice, Yits’hak fut placé sur l’autel en tant que tel, et il fut, depuis, considéré par D-ieu comme “ une parfaite offrande”. C’est pourquoi, il ne lui était pas recommandé de quitter la terre sainte d'Israël pour se rendre vers des contrées de moindre importance. Hachem lui interdit, en dépit de la famine qui toucha le pays, de se rendre ailleurs.

Ce commandement d’Hachem à Yits’hak comporte une leçon pour nous, ses descendants : la seule place qui soit adaptée pour le peuple Juif, c’est la Terre Sainte et non l’exil. Les Juifs ne peuvent être véritablement heureux en exil, car ils savent qu'ils n’appartiennent pas au lieu où ils se trouvent. Notre espoir perpétuel et notre supplication envers D-ieu sont qu'Il nous rassemble sur la terre d'Israël, comme nous le disons trois fois chaque jour dans la prière : “ Puissent nos yeux voir Ton retour à Tsion dans la miséricorde. ”

Quelques années auparavant, au temps d'Avraham, il y avait eu aussi une famine en Israël. Mais contrairement à Yits’hak, Avraham descendit en Egypte et y apporta le message d’Un D-ieu Unique. Avraham mit chaque personne avec qui il était entré en contact sous les ailes
de la Présence Divine et il l’approcha du Créateur.

Cependant, Yits’hak ne quitta jamais le territoire d'Israël. Et, même en Israël, il menait une existence “ intérieure”. Yits’hak n'est jamais sorti de chez lui pour rapprocher de manière active des personnes vers Hachem. Son but était d’acquérir la perfection
personnelle.

Avraham et Yits’hak nous apprennent, donc, deux attitudes différentes dans le service de D.ieu :
Nous retirons, d'Avraham, la force d’aller à l’extérieur, de tendre la main aux autres Juifs. Avraham nous apprend comment propager la connaissance de D-ieu là où nous allons, afin de diffuser la Torah partout dans le monde. Même le Juif qui a pour principale occupation l’étude de la Torah et la perfection de sa propre évolution dans le service de D-ieu, doit réserver du temps pour s’occuper des autres.

Yits’hak, d’autre part, nous apprend l'importance de l’introspection “ intérieure” et c'est de lui que nous tirons la force pour nous impliquer dans l’étude de la Torah. Car même un Juif dont les centres d’intérêt sont les affaires du monde – moyen qui lui permet de rencontrer d’autres personnes, de les rapprocher de D-ieu et ainsi d’ajouter de la sainteté dans ce monde – doit savoir se retirer de ses préoccupations pour se consacrer à l’étude et au perfectionnement personnel.

Likouté Si’hoth Vol XXV

IL ETAIT UNE FOI ...

Rabbi David de Lelov arriva, un jour, chez un de ses ami qui habitait un village des environs, afin de lui demander de l’accompagner, comme d’habitude, chez le ‘Hozé de Lublin.

Cet ami, aussi pauvre qu’il était pieux, demanda précipitamment à sa femme de préparer un repas en l’honneur de leur invité.

La brave femme était désemparée. A l’exception d’un peu de farine, il n’y avait rien à la maison, pas même du bois pour le feu. Comment préparer un repas dans ces conditions ?

Elle partit dans la forêt ramasser quelques fagots pour le feu, puis elle mélangea sa farine avec de l’eau ; n’ayant ni huile, ni épices pour l’aromatiser, elle fit cuire le tout et servit
ce plat frugal aux deux Tsadikim. Ils mangèrent et se mirenten route pour Lublin.

Quand Rabbi David rentra chez lui, il dit à sa femme :
“ Quand j’étais chez mon ami au village, j’ai mangé un plat délicat qui avait véritablement un goût de Jardin d’Eden. ”

Connaissant le peu d’intérêt que portait son mari aux plaisirs terrestres, la Rebbetsen se rendit immédiatement dans le village en question pour demander à la femme comment elle avait préparé le repas qu’avait tant loué son mari.

La femme lui expliqua dans quelles conditions elle avait cuisiné, et qu’elle n’avait aucune épice à rajouter à la maigre pitance. Pourtant, tout en préparant ce repas, elle s’était adressée au Tout-Puissant en ces termes : “ Maître de l’Univers ! Tu sais bien que je n’économiserai ni mes réserves, ni ma peine pour préparer un repas digne du Tsadik de passage ; mais que faire quand je n’ai rien ? Toi cependant, Maître de l’Univers, Tu as un Jardin d’Eden. Alors, je t’en prie, accepte d’ajouter une pointe de saveur du Jardin d’Eden à ce plat, afin que le Tsadik ait plaisir à
manger ce que j’ai cuisiné pour lui ! ”

Et la femme de conclure : “ Il semble que Hachem ait entendu ma prière, c’est pourquoi le Tsadik a senti ce goût du Jardin d’Eden. ”


VIVRE AVEC MACHIA'H

“ Puisse D-ieu te donner la rosée des cieux et les sucs de la terre, abondance de grain et de vin. Des peuples te serviront ; des gouvernements se prosterneront devant toi. Tu seras le
maître de ton frère. ” (Genèse 27 – 28)

“ Yits’hak appela Yaakov et lui donna une bénédiction. ” (Genèse 28 – 1)
Il est écrit dans Isaïe (65 – 16) : “ Celui qui sera béni sur terre, le sera également par D-ieu. ”

Ainsi, toutes les bénédictions que Yits’hak donna à son fils furent répétées parHachem :
Yits’hak dit à Yaakov : “ Puisse D-ieu te donner la rosée des cieux. ” Ainsi, D-ieu bénit Israël par la rosée, comme il est écrit (Michée 5 – 6) : “ Les survivants de Yaakov seront au
milieu des nations comme la rosée. ”

Yits’hak dit à Yaakov : “ les sucs de la terre. ” Ainsi, D-ieu bénit Israël par la récolte, comme il est écrit (Isaïe 30 – 23) : “ D-ieu dispensera la pluie à la semence que vous confierez au
sol. ”

Yits’hak dit à Yaakov : “Des peuples te serviront. ” Ainsi, D-ieu bénit Israël, comme il est écrit (Isaïe 49 – 73) : “ Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices. ”

Yits’hak dit à Yaakov : “Tu seras le maître de ton frère. ” Ainsi, D-ieu bénit Israël, comme il est écrit (Deutéronome 26 – 19) : “ Tu seras le plus haut des peuples. ”

Pourquoi Yits’hak a-t-il rappelé Yaakov pour le bénir de nouveau ?
En fait, Yits’hak prophétisa et vit que ses descendants seraient exilés parmi les nations. C’est pourquoi il bénit Yaakov pour qu’il supporte l’exil. Il lui prédit ces phrases de Job (5 – 19,21) : “ Que surviennent six calamités, Il t’en préservera, et lors de la septième, le mal ne te touchera pas. Si une catastrophe éclate, tu n’auras rien à craindre. ”

Midrash Rabba

L'EDITO

Les disciples de Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch, l'avaient supplié de nombreuses fois de leur montrer le prophète Elie. Leur persévérance finit par s'avérer fructueuse : lorsque se tint un jour un rassemblement de Poritzs, les riches propriétaires terriens polonais, le Maguid accéda à leur demande.

Le Maguid ordonna à ses disciples de se tenir à un certain endroit sur la route et de compter les calèches des Poritzs qui passaient par-là. Le troisième Poritz qu'ils verraient, leur dit-il, serait le prophète Elie. "Et si vous êtes méritants, ajouta le Maguid, vous entendrez même des paroles de Torah de sa bouche."

Les disciples suivirent les instructions du Maguid. Ils attendirent à l'endroit indiqué et, lorsque le troisième Poritz passa, ils approchèrent sa calèche avec hésitation. C'est vrai qu'il avait l'air d'un Poritz ordinaire, mais le Maguid n'avait-il pas déclaré qu'il n'était autre qu'Elie, le prophète ?

S'adressant à lui en polonais, ils demandèrent respectueusement au Poritz s'ils pouvaient obtenir une audience auprès de sa seigneurie car ils souhaitaient l'entretenir d'un sujet très important. Mais à leur grande surprise, le "Poritz" leur répondit par un flot d'insultes et de
jurons, après lesquels il reprit la route pour rejoindre les autres seigneurs.

Les disciples, déconfits, rentrèrent chez le Maguid et lui racontèrent ce qui leur était arrivé. Ils lui dirent qu'ils avaient vu le prophète Elie, car ils n'avaient pas douté un instant que le Poritz fut réellement le prophète. Mais, lorsqu'ils demandèrent à lui parler, il répondit par un torrent d'injures.

La réponse du Maguid ne fut pas celle qu'ils attendaient. "Vous avez mérité qu'il vous traite de la sorte ! leur dit-il. Vous saviez avec certitude, car je vous avais donné tous les signes, que vous vous teniez devant le grand prophète Elie en personne. Vous auriez dû vous adresser à lui dans la langue sainte, en hébreu ! Vous auriez dû lui demander de vous bénir au lieu de lui parler en polonais et de solliciter timidement une audience auprès du "Poritz." Si vous le considériez toujours comme un Poritz bien que je vous aie dévoilé qu'il était le prophète Elie, vous avez mérité cette rebuffade !"

La Torah affirme dans le Deutéronome : "Vous êtes un Peuple saint pour l'E-ternel votre D-ieu." Chaque Juif est saint. Chaque Juif est, comme l'a enseigné le Baal Chem Tov, un trésor illimité.

Mais il n'est pas suffisant que nous soyons mentalement conscients de la sainteté de chaque Juif, conscients du fait qu'il recèle d'une abondance de Bien et de divin en lui. Il ne suffit pas de croire avec certitude à ce que la Torah et les maîtres du Judaïsme de toutes les générations ont dit au sujet de la valeur de chaque Juif.

Notre relation avec un de nos frères ou une de nos soeurs ne doit pas être basée sur ce que dictent les apparences. Dès le départ, notre interaction doit être en conformité avec sa vraie nature, sa nature bonne et sainte.

Alors, assurément, nous mériterons de voir le prophète Elie, l'annonciateur de l'ère Messianique, et nous pourrons lui demander : "bénis nous."

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