jeudi 2 novembre 2006

L'EDIT ROYAL "LEKH LEKHA"


RÉSUMÉ DU DISCOURS DU RABBI MHM Chlita
CHABBAT LEKH LEKHA, LE 11 MAR ‘HECHVAN 5752


Notre paracha, Lekh lekha, se situe à l’époque de notre patriarche Avraham, le premier Juif. Elle relate la première injonction divine à son égard, « Lekh lekha », « Va pour toi… vers la terre », son voyage en direction de la terre d’Israël, la promesse de D-ieu de lui donner cette terre et « l’alliance entre les morceaux ». La fin de la paracha comporte le récit de la circoncision d’Avraham – la première – qui concrétisa l’alliance éternelle entre D-ieu et le peuple d’Israël, « Ceci est Mon alliance que vous garderez, entre Moi et vous et ta postérité après toi », « Mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle » (Genèse 17, 10;13).

Dans la mesure où ces éléments sont les premiers que la Torah évoque au sujet d’Avraham duquel tout le peuple juif est issu, il est logique que ceux-ci recèlent l’expression de l’essence du Judaïsme et de la Torah.

Pourquoi se préparer

Avec Avraham commença la période de préparation au Don de la Torah. Plus précisément, celle-ci commença avec l’ordre divin « Lekh lekha – Va pour toi hors de ton pays » (C’est également la raison pour laquelle la Torah ne relate que les évènements de la vie d’Avraham postérieurs à cette injonction, bien que celui-ci ait déjà vécu 75 ans).

Il est notoire que tout sujet dans la Torah constitue un enseignement concret pour l’ensemble du peuple juif, à toutes les époques. Or, on peut a priori se demander en quoi l’ordre divin « va pour toi », qui ne fut qu’une préparation au Don de la Torah, peut nous concerner, nous qui vivons après ce dernier ?

La question est d’autant plus forte si l’on considère que, dans la mesure où il est inscrit dans la Torah, ce travail de préparation est censé se renouveler chaque année, le Chabbat où est lue la paracha Lekh Lekha. En effet, le Don de la Torah étant historiquement derrière nous, pourquoi est-il nécessaire d’en renouveler annuellement la préparation ?

En outre, sachant que le Don de la Torah se renouvelle chaque jour (la preuve en est que nous prononçons chaque jour la bénédiction selon laquelle D-ieu est « donne la Torah », au présent), et, d’après le principe selon lequel « on augmente dans la sainteté », ce Don de la Torah quotidien est chaque jour plus élevé que le précédent.

Et cette élévation est encore plus forte le jour de Chavouôth ou les Chabbats lors desquels on lit les Dix Commandements. Il ressort de cela que ces nombreuses élévations nous ont amenés à un niveau extrêmement élevé.

La question est donc encore plus pertinente : compte tenu du degré de sainteté que nous ont conféré les élévations successives depuis le Don de la Torah, pourquoi avons-nous besoin encore de nous préparer à ce dernier ? La Torah a tellement agi sur le monde depuis lors que même ceux qui n’étaient pas entièrement prêts à la recevoir à l’époque n’ont plus aucun besoin de s’y préparer !

La réponse est dans la question

La réponse à cette question est que c’est précisément du fait que nous connaissons chaque jour et chaque année de nouvelles élévations dans notre réception de la Torah qu’il nous est nécessaire de se préparer de façon adéquate à chacun des niveaux supérieurs auxquels nous devons parvenir. (Là est d’ailleurs l’explication du récit du Midrach selon lequel à chacun des Dix Commandements les âmes des Enfants d’Israël quittaient leurs corps, puis D-ieu les leur rendait avec la « rosée » de la résurrection.

Ceci montre, en effet, qu’à chacun des Dix Commandements, les Enfants d’Israël étaient parvenus à la perfection de leur service divin dans leur vie corporelle, ce qui, de ce fait, en marquait le terme. Or, malgré cela, il leur fallut à chaque fois « redescendre » pour parvenir à des degrés encore supérieurs).

La terre nous appartient déjà

Cependant, la préparation à laquelle nous devons actuellement nous livrer n’est pas uniquement en vue d’atteindre un niveau supérieur dans la réception de la Torah : pour atteindre la perfection du Don de la Torah, nous devons réaliser la préparation fondamentale que la Torah désigne par « Lekh lekha – Va pour toi ». Considérons la promesse divine au sujet de la terre d’Israël : dans la mesure où celleci est inscrite dans notre paracha qui relate en outre que Avraham s’y est installé, il est clair que ce sujet-là se renouvelle également chaque année lorsque nous lisons de nouveau cette paracha.

Or, étant donné que D-ieu a déclaré à Avraham « J’ai donné à ta descendance ce territoire » (Genèse 15, 18), que ce dernier l’a parcouru en long et en large, que la terre fut conquise une première fois à l’époque de Yéhochoua et une seconde fois à l’époque de Ezra le Scribe, on peut se demander quelle est actuellement la signification concrète du récit de l’acquisition de la terre par Avraham dans la
paracha Lekh Lekha, alors que celle-ci nous appartient déjà depuis longtemps !

[Et ceci d’autant plus que, dans ces dernières générations, nous sommes à la conclusion de la tâche consistant à transformer le monde entier en « terre d’Israël ». (Voir à ce sujet le discours du Chabbat Pin’has 5751)].

Un travail encore inachevé


La raison en est que les dix territoires que D-ieu nous a promis dans notre paracha (Genèse 15, 18-21) (et, selon la plupart des avis, qu’Il nous a alors donnés,) sont liés les uns aux autres. Et puisqu’à l’époque de Yéhochoua et du Temple et à l’époque de Ezra les Enfants d’Israël n’ont jamais détenu que sept territoires (au maximum) et jamais les trois derniers qui ne nous seront remis que lors de la délivrance messianique, il en ressort que l’acquisition de la terre d’Israël, y compris dans sa dimension de sept territoires, n’a jamais été parfaitement réalisée.

Il en va de même pour les Juifs qui se trouvent en terre d’Israël : à l’époque de Yéhochoua et de la plupart de la période du premier Temple, la majorité des Juifs vivaient en Terre Sainte. Cependant, lors de l’ère messianique, ce sont (en plus des dix tribus perdues qui reviendront) tous les Juifs de toutes les générations qui s’y trouveront !

Sans guerre

Il est donc clair qu’il existe aujourd’hui aussi la nécessité « d’acquérir la terre d’Israël ». En effet, tant que nous ne possédons pas concrètement l’ensemble des dix territoires, nous sommes encore totalement dans le processus d’acquisition de la terre et la Torah exige de nous « Lekh lekha » pour que nous puissions acquérir les trois territoires manquants.

Dans toutes les générations, les Juifs ont aspiré à l’acquisition complète de la terre lors de la rédemption messianique, selon les termes de la profession de foi énoncée par Maïmonide « J’attends chaque jour qu’il vienne ». En particulier maintenant que, selon l’annonce de mon beau-père le Rabbi (précédent, Ndt), la Téchouva (retour à D-ieu) a déjà été réalisée et que selon tous les signes notre génération sera la dernière de l’exil et automatiquement la première de la Délivrance, il est évident qu’il faut être d’autant plus préparés à recevoir les dix territoires qui constituent notre héritage depuis « l’alliance entre les morceaux », que nous nous apprêtons à recevoir de la part des nations du monde sans aucune guerre, par l’effet de leur bonne volonté.

La préparation au Don de la Torah

Il en est de même en ce qui concerne la préparation au Don de la Torah qui est exigée de nous : puisque la plénitude du Don de la Torah sera atteinte lors de la délivrance messianique, car toute la Torah qui est actuellement étudiée est qualifiée de « vent » en comparaison à la Torah du Machia’h et à la « nouvelle Torah » qui sera alors dévoilée (Midrache Kohélet Rabbah chap. 11, § 8), il est clair qu’il nous faut toujours et encore nous préparer à recevoir la Torah : « Lekh lekha ».

Cela signifie que la préparation que nous devons réaliser aujourd’hui n’est pas seulement en vue d’atteindre des étapes supérieures dans la réception de la Torah, mais pour parvenir à la réception de la « nouvelle Torah » de la Délivrance, qui dépasse en élévation tout ce qui peut être atteint aujourd’hui.

« Va pour toi » - quel est le rapport ?

Nous pouvons dorénavant comprendre de quelle façon l’injonction « Lekh lekha – Va pour toi » constitue une préparation au Don de la Torah. En effet, le sens profond du Don de la Torah est de réaliser l’union entre « les mondes supérieurs », le degré du divin qui transcende complètement l’existence du monde, et « les mondes inférieurs », c’est-à-dire le monde matériel.

Le Don de la Torah a permis que l’accomplissement des Commandements divins ici bas transforme le monde en « réceptacle » pour la sainteté divine et l’y fasse résider.

Or, ceci a commencé à se réaliser lorsque D-ieu a commandé à Avraham « Lekh lekha ».

Avraham reçut ce commandement lorsqu’il était âgé de 75 ans. Jusqu’alors, il avait servi son Créateur et diffusé la conscience de Son existence dans le monde, même si cela lui avait valu d’être jeté au feu. C’est pourquoi il fut nommé « Avraham l’Hébreu », car il se tenait fermement sur une rive (en hébreu « ever », source du mot « ivri ») du monde, et l’humanité entière sur l’autre rive. Malgré cela, il ne fléchit jamais devant eux. C’est ainsi qu’il finit par faire de l’endroit où il résidait, appelé auparavant ‘Haran parce qu’il provoquait la colère (‘harone af) de D-ieu, un lieu digne d’Avraham notre père (à tel point que son père, Téra’h, ancien pourvoyeur d’idoles, fit lui-même Téchouva).

Cependant, tout cela n’est pas mentionné dans la Torah, car tout ce qu’il avait accompli jusqu’alors ne l’avait pas été de façon à associer et réunir le monde avec le divin qui le transcende : le monde restait « inférieur », sans être pénétré de la sainteté divine.

Lorsqu’il accomplit le commandement « Lekh lekha », Avraham se libéra totalement de tout ce qu’il avait fait auparavant et commença à relier le monde à D-ieu. C’est à ce moment que commença la préparation au Don de la Torah.

« Lekh lekha » - de niveau en niveau

Avec l’injonction « Lekh lekha », il y eut quelque chose de remarquablement nouveau : Avraham ne se contenta pas de ce qu’il avait accompli pendant 75 ans, bien qu’il ait alors atteint la perfection, mais, sous l’ordre de D-ieu, il quitta son lieu, ses habitudes et prit la route. Ceci marqua le début d’une avancée continuelle (« Lekh »), dont le sens véritable exprime le passage d’un niveau à un autre incommensurablement plus élevé, ce qui exige de sortir totalement et définitivement de la situation antérieure, fut-elle d’une haute sainteté. C’est cette élévation infinie et continuelle qu’exprime le verset « Avram partit ensuite, allant et se déplaçant vers le midi » (Genèse 12, 9).

Ceci s’exprima dans deux directions opposées : d’un côté il s’éleva et quitta ‘Haran « vers la terre que Je te montrerai », la terre d’Israël, et la source élevée de son âme se révéla à ce moment ; d’un autre côté, il se soucia de faire descendre cette révélation le plus bas possible, dans toutes les dimensions du monde matériel. C’est l’origine de son nouveau nom, « Avraham », « père de toute l’humanité », et non plus seulement « Avram », « père de Aram ».

Et ces deux démarches sont interdépendantes : par le mérite de son influence sur le monde entier, il accéda à des degrés encore plus élevés, et de par ces degrés élevés il put agir encore plus profondément sur le monde. Ceci constitua une préparation à la jonction entre « les mondes supérieurs» et « les mondes inférieurs » lors du Don de la Torah.

C’est également la raison pour laquelle Lekh Lekha est la troisième paracha de la Torah : la première paracha, Béréchit, traita de la création du monde par D-ieu, représentant ainsi les dimensions « supérieures ». La seconde paracha, Noa’h, traita du raffinement du monde à travers le déluge, représentant les dimensions « inférieures ». Ensuite vient la troisième paracha, Lekh Lekha, qui traite de l’union des dimensions supérieures et inférieures, constituant la préparation au Don de la
Torah.

Le commandement de la circoncision

L’union qui résulta de l’accomplissement de l’ordre divin « Lekh lekha » fut exprimée de façon révélée dans le commandement de la circoncision. La capacité qui fut donnée aux Enfants d’Israël de sanctifier le monde à travers les Commandements leur parvint par le mérite des accomplissements des Patriarches, (« les actions des pères sont un signe pour leurs descendants »), bien que ces derniers n’aient pas pu réaliser cela avant le Don de la Torah.

L’unique commandement qui unifia du temps des Patriarches la sainteté divine avec le monde fut celui de la circoncision (et elle fit ainsi le lien entre les Commandements accomplis par les Patriarches avec ceux accomplis par leurs descendants).

La raison en est que la circoncision est en cela spécifique qu’elle marque l’alliance avec le Créateur dans la chair physique. Ce commandement fit que cet organe qui exige pourtant des précautions particulières devint un objet saint ! Cette Mitsva est qualifiée de « Brit Olam », d’alliance éternelle («Olam »), mais aussi d’alliance révélée aux yeux de toutes les nations du monde («Olam» également).

C’est parce qu’elle fait pénétrer la sainteté et l’éternité des Commandements dans la matérialité du monde que cette Mitsva transmit à toutes les autres la force de sanctifier les objets matériels.
C’est après la circoncision que D-ieu appela Avram « Avraham », car c’est cette Mitsva qui permit à ce dernier de devenir « le père d’une multitude de peuples » et de raffiner le monde jusqu’à l’avènement messianique.

La terre d’Israël – la force de relier

Nous avons expliqué la signification du Don de la Torah (l’union entre les dimensions supérieures et inférieures) et la préparation à cela à travers « Lekh lekha » et le commandement de la circoncision. Il nous reste à comprendre de quelle façon cela est lié avec les sujets qui apparaissent dans la suite de la paracha : la promesse divine relative à la terre d’Israël et le don de celle-ci lors de « l’alliance entre les morceaux ».

Le don de la terre d’Israël à notre père Avraham et à sa descendance eut pour but que la terre soit sanctifiée pour devenir une « demeure » pour le Créateur.

Lorsque les Enfants d’Israël conquirent la terre de Canaan et qu’ils en firent une terre sainte, ils mirent en oeuvre le dessein du Don de la Torah, « l’union des mondes supérieurs et des mondes inférieurs ». (C’est également la raison pour laquelle la perfection dans l’accomplissement des Mitsvot est atteinte précisément en terre d’Israël).

En promettant et en donnant la terre dans notre paracha, D-ieu a donné la force d’accomplir les Mitsvot de sorte qu’elles agissent sur la matérialité des choses.

Notre paracha est donc un enchaînement d’éléments autour d’un même sujet : « Lekh lekha » marqua le début de l’union entre les « mondes supérieurs » et les « mondes inférieurs » ; la circoncision fut l’incarnation de ce principe dans le corps humain ; le don de la terre en fut la concrétisation dans le monde.

Quel est notre rôle ?

Nous pouvons maintenant comprendre le sens de la préparation qui doit être la nôtre maintenant pour parvenir au Don de la Torah : Étant donné qu’il doit y avoir une progression dans le service de D-ieu (« Lekh »), y compris dans le « Don de la Torah » tel qu’il a lieu chaque jour, avec la nécessité de l’amplifier quotidiennement, nous devons continuellement accomplir le travail de « Lekh lekha » pour être toujours préparés pour cela.

Cela est d’autant plus nécessaire au regard de la révélation divine de la Délivrance messianique : puisque « Lekh lekha » et l’acquisition de la terre d’Israël sont la préparation au Don de la Torah, il est évident que tant que nous n’aurons pas l’intégralité des dix territoires promis, il y aura un manque dans l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot. Ce n’est que lorsque s’accomplira pleinement l’ordre divin « Va pour toi… vers la terre que Je te montrerai », quand nous posséderons la terre dans son intégralité, que nous pourrons accomplir la Torah et les Mitsvot à la perfection, lors de l’ère messianique.

Ainsi, tant que la Délivrance n’est pas arrivée, il est important d’acquérir concrètement la terre d’Israël dans sa totalité (l’ensemble des dix territoires), en tant que préparation à la plénitude de l’accomplissement des Mitsvot lors de la Délivrance et de la révélation de la « nouvelle Torah qui sortira de Moi » (voir discours de Chavouot 5751). (Et puisqu’à l’époque messianique il y aura une élévation perpétuelle dans le « Don de la Torah », il devra y avoir aussi toujours le travail de préparation de « Lekh lekha ».)

Sept et dix

Cet enseignement est aussi pertinent du point de vue mystique : Les sept territoires (conquis par Yéhochoua) représentent les sept attributs émotionnels (les sept « Midoth » : la largesse, la rigueur, etc), et les trois territoires (que nous recevrons lors de la Délivrance) représentent les trois forces de l’intellect : la sagesse, la compréhension, la connaissance (dont l’acronyme hébraïque est ‘Habad).

Aujourd’hui, nous n’avons que les sept territoires, car actuellement l’essentiel du travail que nous devons faire sur nous même est le raffinement de nos traits émotionnels. Dans ce contexte, le rôle de l’intellect est essentiellement de raffiner les émotions.

Lors de l’ère messianique, cependant, lorsque toute chose atteindra sa plénitude, le rôle principal de l’intellect sera de s’unir avec D-ieu à travers l’étude de la Torah. Il en ressort que la perfection du service de D-ieu, même du point de vue des émotions, ne sera atteinte que lorsque nous y aurons rallié l’ensemble des dix forces de nos âmes. Tel est le sens du verset du Chéma : « Tu aimeras l’É-ternel ton D-ieu de tout ton coeur (les sept Midoth), de toute ton âme (l’ensemble des dix forces) et de tous tes moyens », ce dernier terme désignant le service de D-ieu au-delà de toute limitation par toutes les forces de l’âme.

La force d’accomplir cela vient du don des dix territoires, qui a débuté dans notre paracha, ce qui inclut déjà tous les degrés élevés qui se révèleront lors de la Délivrance, aussi bien en ce qui concerne la terre qu’en ce qui concerne la Torah, et, en même temps, cette révélation pénètrera l’ensemble de ce monde matériel. Il est fait allusion à ce dernier point dans le fait que le nom de ces trois territoires (« Kéni », « Kenizi » et « Kadmoni ») commencent tous par la lettre hébraïque Kouf ' dont la longue ligne verticale fait allusion à la descente vers le bas.

C’est ainsi également qu’il faut expliquer le verset « La terre sera pleine de connaissance de D-ieu, comme les eaux recouvrent (le fond de) la mer » (Isaïe 11, 9. Conclusion du Michné Torah du Rambam): « Yam », « la mer », a pour valeur numérique 50, en référence au dévoilement de « la cinquantième porte de la compréhension » qui représente un très haut dévoilement divin. « Mayim », « les eaux », au pluriel, fait référence à ce monde-ci (qui est appelé le « domaine public », le « domaine de la multitude »). Et ces eaux « recouvrent » la mer : il sera perceptible que le monde n’est rien d’autre qu’une « couverture » jetée sur la « mer » de la Torah (la « cinquantième porte »).

Concrètement

Chaque Juif a la responsabilité d’accomplir « Lekh lekha » : de rajouter dans son étude de la Torah et de progresser de niveau en niveau.

Quelle que soit la quantité qu’il ait déjà apprise, il peut toujours rajouter dans l’étude et apporter des nouveaux enseignements dans la Torah. Il y a dans cela plusieurs possibilités : il est possible de rajouter, mais d’une façon que cela soit dans la continuité de son étude jusqu’à présent. Dans ce cas on étudie selon ce que ses capacités révélées (ou proches d’être révélées) permettent. Il est évident qu’il faut le faire, mais il n’y a, dans une telle attitude, aucune nouveauté.

L’enseignement de « Lekh lekha » est de sortir totalement de son comportement habituel et servir D-ieu aussi avec les forces cachées de son âme, au point que les gens se demandent d’où de telles forces ont bien pu lui parvenir.

Il en est de même de l’étude avec les élèves : il est clair qu’il faut toujours s’efforcer d’augmenter l’effectif des élèves et chaque élève que l’on peut rallier à un cours de Torah doit être rallié (surtout sachant qu’il se rajoute en permanence des jeunes Bar Mitsva qu’il faut influencer à participer au cours de Torah).

Mais aussi en ce qui concerne la qualité : il faut toujours s’efforcer d’augmenter la qualité de l’étude. Néanmoins, la véritable progression (« Lekh ») est lorsque l’élève devient en mesure de révéler dans son étude les forces totalement cachées de son âme, des forces dont il n’avait pas conscience un instant auparavant. Pour être sûr de cela, il ne peut pas compter sur lui-même et doit faire appel au regard objectif de quelqu’un d’extérieur.

Et puisque notre génération, celle de la Délivrance messianique, s’apprête à recevoir les trois territoires manquants, nous devons nous y préparer par le service de D-ieu à travers l’intellect en lui-même : en étudiant la partie profonde de la Torah (révélée dans la ‘Hassidout), en particulier les sujets de la Délivrance et du Machia’h.

Puisse D-ieu vouloir que, à travers le rajout dans le travail de « Lekh lekha », s’accomplisse immédiatement le voyage concret vers la terre d’Israël, avec la réception des dix territoires. Il y aura alors la plénitude des dix forces de l’âme et la « nouvelle Torah qui sortira de Moi ». Et tout ceci s’étendra et se propagera dans le monde entier, y compris chez les nations, et même dans les règnes minéral, végétal, animal et humain, comme il est écrit « la pierre du mur criera » (‘Habakouk 2, 11), car D-ieu se révélera dans le monde entier. Et de « Lekh lekha » nous arrivons à « Vayéra élav Hachem – Et D-ieu se montra à lui », « Et tes yeux verront ton Maître», vivant ici-bas dans des corps, en parfaite santé, immédiatement.

Aucun commentaire: